lundi 4 mai 2015

C'est pas parce qu'on veut se cacher qu'on doit être obligé de le faire en permanence !

Je ne vais pas revenir sur l'argument débile des gens qui sont favorables à toujours plus de surveillance : "Moi, j'ai rien à cacher". D'abord, parce que la version complète, c'est "J'ai rien à cacher à la police", ce qui traduit en général un niveau de confiance proche de la naïveté sans remède. Ensuite, parce que ça a déjà été fait à bien des endroits et que le refaire encore serait superflu.

Mais par contre, je voudrais quand même mettre les points sur les i du chiffrement : ok, j'ai des choses que je ne veux pas rendre publiques, mais c'est comme si je me balade en maillot de bain dans le jardin : j'ai pas envie pour autant d'entourer mon jardin de murs de 5 mètres de haut. J'attends aussi des voisins qu'ils ne passent pas leur temps à me regarder. Il y a voir, et il y a regarder.

Je ne suis pas une criminelle traquée pour vivre en cavale, avec mails chiffrés, brouilleurs de GPS, cagoule sur la tête, etc.

Certes, le chiffrement proposé a des intérêts, et même si je m'y résous, je ne l'accepte pas complètement : je veux bien faire des efforts pour ma sécurité (en protégeant mes mots de passe, etc.) mais pas trop pour ma vie privé : j'attends qu'on la respecte comme je respecte celle des autres. Je ne veux pas vivre en guerre, surtout pas la guerre permanente que livrent en général les pouvoirs à leur propre population.

C'est pour cette raison que le combat du chiffrage est très partiel et vain : c'est le démantèlement du pouvoir qui protégera efficacement notre vie privée : il faut le priver de ressources, que ce soit financières ou morales.

Oui, le pouvoir et sa bureaucratie peuvent édicter les règles qui leur plaisent : cependant, ce qui donne la vraie force à ses règles, c'est notre soumission. Plus que de chiffrer, c'est résister qui est important.

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