mardi 5 mai 2015

Deux mots à Patrick Pelloux, vite fait.

Monsieur Pelloux,

J'en ai pas cru mes oreilles. Ce matin, sur France-Info, je vous ai entendu dire : "Le projet de loi sur le renseignement est pas liberticide. On est dans l'urgence, faudra le réviser plus tard."

C'est ma faute, je devrai pas écouter cette radio non plus, surtout dans la voiture, parce que j'ai failli avoir un accident.

Est-ce que vous êtes bien le Patrick Pelloux de Charlie Hebdo ? Ou bien est-ce que c'est un homonyme ? Il faudrait le préciser, si c'est pas le cas !

Je vais vous rappeler deux petites choses que vous devriez savoir :

1 - L'État ne passe des lois que pour restreindre ou encadrer la liberté. Dire qu'un projet de loi sur la surveillance de masse n'est pas liberticide, c'est juste complétement insensé.

2 - L'urgence a toujours justifié les lois liberticides : et elles ne sont jamais révisées. Quand bien même ! Maintenant que les USA ont emprisonné je ne sais combien de gens sans raison à Guantanamo, vous allez leur expliquer qu'on va réviser leur vie et leur rendre ces années de liberté qu'ils ont perdu, annulé les tortures qu'ils ont subi ?

Cette urgence que vous invoquez, c'est la même qu'évoquent les religieux pour se livrer à leurs manœuvres : l'urgence apocalyptique, par exemple, a longtemps incité les témoins de jéhovah à courir les rues. Comme la fin du monde était proche, il fallait prêcher à tout va. Cette urgence, elle s'oppose à la réflexion, elle met fin au vague soupçon de démocratie qu'il peut encore subsister dans le pays. C'est la même urgence invoquée pour mettre en prison les gens, à Tarnac, vous vous souvenez peut-être ? Cette même urgence invoquée pour justifier la torture en Algérie !

Mais j'ai lu Charlie Hebdo, dans le temps, et j'ai retenu un truc : à Charlie, l'internet, c'est de la merde. Et le fliquer, c'est pas grave.

Je me souviens d'un dessin de Charb qui disait que Wikipedia, c'était un truc de petit bourgeois. Parce que les pauvres n'avaient pas de PC ! Comme si, avant d'inventer l'imprimerie, il avait fallu attendre que tout le monde sache lire.

C'est maintenant que je comprends mieux pourquoi j'étais pas Charlie, en janvier. Je le sentais pas, mais j'aurais pas su l'expliquer. Merci de m'avoir ouvert les yeux.

1 commentaire:

  1. Vu la pensée politique de Philippe Val qui a été à la tête de Charlie durant presque 10ans, faudrait être schizophrène pour être charlie ensuite.

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